Bonjour Marc Borgna, pouvez-vous nous parler d’Adothia Capital, de votre parcours, et des objectifs de votre groupe ?
J’ai débuté dans l’immobilier en 1991, alors âgé de 21 ans, en tant qu’agent immobilier. Rapidement, je me suis orienté vers des opérations de rachat et revente d’immeubles, principalement dans l’ouest parisien. En 2013, nous avons également étendu nos activités à la reprise d’entreprises, notamment dans le secteur manufacturier en France, ciblant celles dont le chiffre d’affaires dépasse 30 millions d’euros.
Votre activité immobilière est particulièrement dynamique. Pouvez-vous nous en dire davantage ?
Effectivement, le marché immobilier est aujourd’hui, dans sa globalité, arrivé à maturité. Cependant, le segment haut de gamme reste actif, et c’est en 2018 que nous avons décidé de nous y positionner de manière stratégique. Cela nous a permis de consolider notre offre dans des zones prisées telles que Deauville, le 7e arrondissement de Paris, Megève, Courchevel, Saint-Tropez ou encore Le Pyla. Nous disposons actuellement d’un ensemble d’actifs immobiliers pour une surface totale d’environ 11 500 m², avec une valorisation proche de 80 millions d’euros. Actuellement, nous adoptons une approche opportuniste en matière d’achat et de revente, même en cours de projet. Toutefois, à terme, nous envisageons de réduire la fréquence des reventes pour mieux développer et stabiliser notre portefeuille.
Selon vous, quels sont vos principaux atouts ?
J’ai commencé jeune, ce qui m’a forgé un esprit combatif et une grande capacité d’analyse. J’ai une aversion pour la négociation, ce qui m’a conduit à développer une sensibilité pour détecter les dysfonctionnements rapidement. Notre équipe se compose d’une dizaine d’experts chevronnés, dont beaucoup sont des seniors (de plus de 40 ans, sourire). Ce sont des profils complémentaires avec qui je travaille depuis des années, et leur expérience est un véritable atout pour notre structure.
Vous avez récemment engagé une action judiciaire contre la famille vendeuse concernant une opération dans le 7e arrondissement de Paris. Pouvez-vous nous en parler ?
Effectivement, nous avons pris la décision d’intenter une action judiciaire pour défendre nos droits dans une transaction située au pied de la Tour Eiffel. Cette opération couvre une surface de 11 000 m², incluant une cinquantaine d’appartements et quatre immeubles. C’est une transaction sophistiquée, avec des accords historiques complexes. Malheureusement, les relations avec la famille vendeuse et leurs nombreux intermédiaires se sont avérées très délicates. À un moment, j’ai dû dire « stop ». Bien que j’aie été patient avec chacun, la situation m’a amené à engager une nouvelle action judiciaire pour mettre fin aux pratiques problématiques.
Ces difficultés ne sont-elles pas inhérentes à votre métier ?
Bien sûr, l’immobilier n’est jamais simple, et il nécessite souvent une approche pédagogique. Nous aurions préféré traiter avec une banque plutôt qu’avec une famille aux intérêts variés. Quand nous avons repris ce dossier, une quinzaine d’intermédiaires se déclaraient tous représentants du vendeur. Ce contexte a rendu les choses d’autant plus complexes, mais cela fait partie des défis de notre métier.
Quels sont les projets futurs d’Adothia Capital ?
Nous avons pour ambition de renforcer nos acquisitions dans l’hyper haut de gamme en France, mais également d’explorer de nouveaux marchés en Grèce, Espagne, Suisse et Finlande. Notre objectif est de cibler des lieux où les familles puissent profiter d’un cadre agréable et paisible.
Pourquoi le segment haut de gamme ?
Le marché immobilier général est arrivé à maturité, et le haut de gamme offre aujourd’hui un potentiel sous-exploité. Les hôtels de luxe traversent des difficultés et les solutions de location de type Airbnb sont peu adaptées à ce segment. Nous voyons là une opportunité à fort potentiel.
Comment se porte votre activité dans le contexte de resserrement monétaire actuel ?
Le marché est ralenti. Les acteurs attendent un relâchement des taux pour permettre la reprise des investissements et accélérer les opérations. Toutefois, nous parvenons à lever des fonds en quantité suffisante, et les opérateurs répondent favorablement aux appels d’offres qui leur sont adressés. Nous restons très positifs pour l’avenir, et nous nous montrons opportunistes pour des acquisitions de groupes afin de poursuivre notre expansion.
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